L'amour est une couleur chaude :)
Parfois, il y a des mots difficiles à dire. Des émotions impossibles à décoder. Un recul absent bien que nécessaire. Et des périodes de la vie où tout est beaucoup plus confus qu'à l'ordinaire. Parfois, tout s'y emballe, se complique, se complexifie. Souvent, la maturité manque un peu, voire beaucoup et ce manque vient peser sur l'avancement naturel des choses, engluer notre âme et empêcher l'esprit d'être clair.
Tout se complique encore un peu quand on agit de façon hors normes.
Un jour comme ça, tu te mets à avoir du poil qui te pousse au menton et ailleurs, ta voix qui balance et fait des trémolos, des boutons qui te poussent sur le pif, la libido qui te la joue pollution nocturne et des fois, tout ça, ça t'emmerde.
Mais je suis mal placée pour en causer, du genre où je suis (voui, en tant que gueuse, je ne connais rien à l'effet que produit une pollution nocturne) donc, je m'arrête là pour ce qui concerne les affres de la vie de la gent masculine. Chacun sa merde, hein !
Donc.
Un jour, comme ça, tu te mets à avoir les nichons qui pointent, du poil qui te pousse sur le mont de Vénus, des boutons qui germent sur ton front et régulièrement des coquelicots qui te fleurissent à l'entre-jambe et des fois, tout ça, ça t'emmerde.
Ce corps qui t'échappe et t'emmène irrémédiablement là où tu n'as pas forcément envie d'aller. En tout cas pas tout de suite. Un peu comme quand l'autre boîte à grelots sonne le matin et que tu voudrais bien rester au lit encore un peu...Pareil que ces matins-là où tu restes dans le pâté un moment, tu sens que tu vas avoir besoin d'une paire d'années avant d'être bien à l'aise avec certaines choses. Les pubs de pattes à cul te rappellent un peu trop souvent que bon, ben ouais ma vieille, c'est fini l'enfance et des fois, fais chier hein.
Et puis il y a le sexe.
Pas toujours facile cette affaire.
D'un côté, il y a la tête qui se raconte des trucs, de l'autre le corps qui en raconte d'autres avec parfois beaucoup plus de conviction muette que la tête n'en dira dans ses rêves les plus fous. Et entre les deux, des concepts tels que la norme, la morale, la culpabilité, la honte. Des trucs qui compliquent un brin les choses en général. Mais bon...On s'en accommode. La plupart du temps.
Là où ça se complique vraiment, c'est quand on s'épanoui dans "le sexe hors-norme".
Je sais, la norme, ça veut rien dire, c'est rien qu'un truc très chiant qui pourri bien des vies, mais il n'empêche que cette norme, elle est belle est bien présente et qu'il nous faut tous faire avec, d'autant que c'est plus souvent ceux qui sont dedans qui emmerdent ceux qui n'y sont pas que l'inverse. Tu suis toujours ? Très bien, moi, je comprends déjà plus rien à ce que je raconte. Tu me feras ma traduction dans l'espace commentaires ? Haaaa, merci ! T'es trop chou !
La norme dans le sexe, c'est un âge moyen pour la première fois (17 virgule quelque chose), un nombre moyen de partenaires sexuels dans la vie (à savoir une dizaine) et le fait que tout ceci se passe, bien évidemment, avec un individu du sexe opposé.
Je suis de ceux qui emmerdent la norme. En l'occurrence, j'en emmerde même deux. Je suis pas copine avec les chiffres, je me suis toujours foutue d'avoir la moyenne et je ne tire aucune gloriole à me situer au-dessus.
Le décor est planté, mes plans baise au milieu et moi confortablement assise sur le tout.
Et bien , même solidement campée sur ma sexualité précoce, décomplexée, débridée et désinhibée, il m'est arrivé de m'agacer ou de me sentir mal à l'aise avec certains aspects, certaines répercutions...
Je n'ose imaginer ce qu'il en est pour ceux qui ne sont pas solidement campés sur leur nature profonde et ne se laissent pas vivre les choses. Par peur, honte, culpabilité, manque d'assurance, d'estime de soi... ... ...(C'est assez marrant que ces sentiments et autres états d'esprit n'aient pas eu de prise sur cet aspect de ma vie alors qu'ailleurs, il leur arrive de cartonner :D , fermez la parenthèse ) Hop !
Surtout à l'âge où on se sent mal à l'aise pour un tas de choses, où il est difficile de dire, où même ressentir peut être une torture.
Sortir des sentiers battus peut prendre des allures de course folle au bord d'un gouffre.
Et les parents qui disent : "Haaa, il nous fait vivre un enfer en ce moment, on ne sait pas ce qu'il a dans la peau...!"
Et si ce qu'il y avait dans la peau était juste un truc encore si tabou qu'il en devient indicible et terriblement déstabilisant ? et que la révolte sans objet en devient la seule expression possible ?
Comment vivre sereinement, quand on a 15, 16, 17 et plus, le constat d'une orientation sexuelle "hors-norme" ? Avec qui en parler sans subir de jugements ?
Bien sûr, comme ma préférence gaudriolesque va et a toujours été exclusivement vers l'homme, je ne peux pas répondre à cela, mais je n'ose imaginer à quelle sauce mon père homophobe m'aurait bouffée si il n'en était pas allé ainsi...
Je peux juste dire comment la mère que je suis prendrait la chose si un de mes enfants venait à me présenter un amoureux du même sexe. Je le leur dis déjà d'ailleurs. La seule chose qui m'importe, c'est leur bonheur quel qu'en soit le visage. Partie de là, je me dis que si cela devait arriver, ils savent que l'esprit maternel y est totalement ouvert, ça peut faciliter les choses.
Et pour aider à comprendre et attendrir certains cuirs, il y a cette BD, magnifique, qui traite avec beaucoup de finesse, de justesse et sans voyeurisme de l'homosexualité féminine et de la difficulté à la vivre sereinement parfois (mais pas toujours, heureusement !).
Un petit bijou que j'ai lu d'une traite avec avidité et beaucoup beaucoup d'émotion.
Je recommande !
Vive la différence !! (et la sexualité épanouie :D )
Aimez-vous les gens ! En grand ! En beau ! En tout genre !